Que vous soyez jeune ou expérimenté, littéraire ou scientifique, méticuleux ou plutôt brouillon, vous avez tous un impact sur vos élèves : sur leur progrès, sur leur réussite, sur leur compréhension, sur leur confiance en eux… Mais savez-vous mesurer cet impact ?

Quand vous décidez de changer de pratique, de manuel, de méthode, avez-vous à votre disposition les outils qui vous permettront de déterminer l’efficacité de ces changements ?

Notre métier, la pédagogie, est sujette aux modes : pédagogie Montessori, méthode de Singapour, méthode explicite, classe inversée, classe flexible… et il semble parfois que notre intuition et notre sensibilité guident nos choix au moins autant que les résultats des recherches ou des études d’impact. Pourtant, il est essentiel d’être conscients des stratégies pédagogiques qui fonctionnent ou ne fonctionnent pas.

Ce travail d’évaluation critique des différentes démarches d’enseignement, un chercheur néo-zélandais l’a entrepris pendant vingt ans : il a compilé des analyses portant sur 240 millions d’élèves à travers le monde entier, pour essayer d’en dégager des conseils pratiques à votre intention. Il s’agit de John Hattie, et si vous ne connaissez pas ses livres « L’apprentissage visible » et « L’apprentissage visible pour l’enseignant » je vous en recommande fortement la lecture – même s’il ne s’agit pas d’ouvrages édités par La Librairie des Ecoles.

John Hattie

Son idée est simple : il a appliqué un seul système de notation appelé « taille d’effet », pour chacune de nos pratiques : redoublement, méthode syllabique, devoirs à la maison, réduction du nombre d’élèves, enseignement explicite, rétroaction, évaluations formatives…

Au-dessous de 0, l’effet est simplement négatif : vous faites plus de mal que de bien à vos élèves (c’est le cas du redoublement) ; entre 0 et 0,4 l’effet est considéré comme négligeable, indifférent (c’est le cas de la réduction du nombre d’élèves) ; au-delà de 1, l’effet est positif (l’enseignement direct par exemple) Grâce à cet outil solide, vous pourrez mesurer votre impact, à savoir sélectionner parmi vos pratiques celles qui sont les plus déterminantes pour vos élèves.
Cette étude gigantesque – la plus grande jamais réalisée sur le sujet – a l’énorme mérite de confirmer ce que nous devinons déjà, mais aussi d’infirmer certaines de nos croyances.

Je crois tellement à cette idée : mesurer l’impact de nos enseignements, que j’ai décidé de créer une collection de petits ouvrages pédagogiques intitulée « Impact pédagogique » qui a pour vocation de faire le point sur l’efficacité de nos pratiques.

Le premier tome publié par la Librairie des Ecoles « Comment bien enseigner les mathématiques » est une traduction d’un ouvrage de John Hattie lui-même. Il ne concerne pour l’instant que les élèves de la maternelle au CE1 ; mais notre intention est de publier ainsi une collection d’ouvrages dans toutes les matières et tous les niveaux. Pratiques, concrets, riches d’exemples et d’études de cas, leur objectif est de vous donner des pistes à immédiatement mettre en œuvre dans votre classe.

Comment bien enseigner les mathématiques de 5 à 8 ans

Pour jouer un peu, essayez dans la liste suivante d’attribuer une taille d’effet à chacune des pratiques suivantes : élevé, moyen, faible. Et rendez-vous dans notre ouvrage pour obtenir les réponses !

Comment bien enseigner les maths jeu

J’espère que cette approche pragmatique vous intéresse autant que moi et si c’est le cas je me permettrai de vous écrire régulièrement pour vous faire part des conclusions tirées de ces travaux.

Et pour finir, je vous propose de réfléchir à ces différents critères qui font, selon John Hattie, le professeur « expert » :

1) Il maîtrise sa matière et la présente de manière adaptée au niveau de ses élèves ;
2) Il fait naître un sentiment de confiance dans la classe et accepte les erreurs ;
3) Il propose systématiquement (et rapidement) aux élèves des pistes d’amélioration adaptées (rétroaction) ;
4) Il croit intimement que l’intelligence n’est pas fixe, innée, mais modifiable et dynamique : tout le monde peut réussir ;
5) Il fixe des objectifs ambitieux et invite les élèves à relever des défis.

Alors vous vous êtes reconnu ?

Pour feuilleter l’ouvrage, cliquez ici.